Les chiens parlent, mais pas à l'aide d'un langage articulé comme les humains.
Ils utilisent :
- Des messages olfactifs, chimiques à travers les urines, les selles, les sécrétions sexuelles et leurs différentes glandes. Nous ne sommes pas ou peu capables de les percevoir tandis qu'ils sont interprétés efficacement par les autres chiens.
- Des sons, vocalises et généralement les humains arrivent à catégoriser ces aboiements (excitation, peur, menace, douleur, appel,…).
- Des postures corporelles et c'est ce qui nous intéresse ici car c'est un mode de communication que nous n'interprétons pas toujours chez le chien alors qu'il est très riche. Les chiens sont bavards avec leur corps.
Tous ces messages sont émis en réponse à :
- un état physique et physiologique
- un état émotionnel dans un contexte donné
Les connaître et les reconnaître (on parle de "lire le chien") nous permet de savoir comment il vit le contexte dans lequel il évolue dans cet instant précis.
Le contexte est composé :
- de l'environnement physique
- de l'environnement sonore
- de l'environnement social, vivant
C'est la combinaison de ces éléments qui va générer un état qui peut être :
- positif, le chien ressent du bien-être, son émotion est positive,
- négatif, le chien ressent du mal-être, son émotion est du stress.
Le stress peut engendrer un comportement de fige, comportement intermédiaire qui sera suivi soit par un comportement de fuite, soit par un comportement d'agression
Ces émotions sont ressenties sur une vaste échelle entre le très agréable et le grand stress. La réponse comportementale sera adaptée à l'émotion et à son intensité, au tempérament du chien et à son apprentissage.
Reconnaître une émotion négative dans un contexte donné nous amènera à prendre toutes les dispositions pour que le chien ne fuie pas, n'agresse pas mais surtout à changer son émotion dans ce contexte afin qu'elle devienne agréable.
Le comportement est une réponse obligatoire et involontaire à l'émotion. Il ne peut pas ne pas avoir lieu.
On peut cependant, par l'apprentissage, rediriger ce comportement, c'est à dire apprendre au chien à produire un autre comportement dans le même contexte. La réponse qui sera donnée à ce comportement redirigé va influencer sa reproduction dans le même contexte à l'avenir.
Si la réponse est positive pour lui, il le reproduira plus fréquemment et à terme changera son émotion car ce contexte sera associé à une émotion positive alors qu'il l'était auparavant une émotion négative.
Si la réponse est négative pour lui, il anticipera son mal-être dans ce contexte et son émotion négative augmentera en intensité.
Exemple :
Médor dans une situation de stress fonce sur l'objet de celui-ci (comportement involontaire et obligatoire n° 1).
On apprend à Médor à prendre de la distance dans cette situation (comportement n° 2) et on le récompense pour cela.
Double réponse positive pour Médor avec le comportement n° 2 car en s'éloignant de l'objet de son stress, celui-ci baisse en intensité et en plus il a une récompense alimentaire.
Conséquence : dans la même situation, Médor aura plus de chance de reproduire le comportement n° 2.
Ce travail ne peut s'improviser, il doit être mené avec un professionnel du comportement et de l'éducation canine utilisant les méthodes amicales et positives. C'est pourquoi vous ne trouverez ici ni conseils, ni recettes.
LES EXPRESSIONS CORPORELLES
Le chien utilise tout son corps pour communiquer. C'est la combinaison de toutes les expressions en même temps qui nous informe de l'état émotionnel du chien et de son comportement probable qui s'ensuivra.
Les oreilles peuvent être dressées ou couchées, mobiles ou non, la peau (les babines) peut être lisse ou plissée, les dents peuvent être couvertes ou découvertes, la langue peut être en mouvement ou pas, la mâchoire peut claquer, bailler, le regard peut être fixe ou se détourner, les paupières peuvent cligner, le port de tête peut être raide ou mobile.
Le poil peut être lisse ou hérissé.
Le corps peut être souple ou raide, la démarche rapide ou lente. Le chien peut être debout, assis, couché, immobile ou en mouvement.
Le port de queue peut être haut, au niveau du dos, bas, sous le ventre. La queue peut être fixe ou mobile.
Tous les chiens ne sont pas égaux dans leurs outils de communication de par leur morphologie.
Certains ont la face longue, d'autres écrasée,
Certains ont des babines qui recouvrent juste les dents et peuvent ainsi les retrousser pour montrer leur dentition, d'autres de longues babines qui ne permettent pas de la découvrir,
Certains ont des oreilles droites d'autres tombantes,
Certains ont un poil ras; d'autres frisé, d'autres long,
Certain ont une queue longue, d'autres n'en ont pas.
Vous le comprenez, certains chiens sont avantagés par leur physique pour communiquer précisément, d'autres moins. En tout état de cause et pour tous les chiens, il est utile de les socialiser à des congénères de morphologie et de tempérament divers pour qu'ils affinent leur mode de communication par l'expérience. Plus ils sont experts en communication, plus ils sont dans un état émotionnel positif en leur présence et ils présenteront par conséquent moins de risque d'agression.
Cette socialisation est à faire aussi et prioritairement avec les humains. C'est un autre sujet mais non moins important.
La Norvégienne Turid RUGASS a mis en évidence "les signaux d'apaisement" qui regroupent les postures présentées par le chien en réponse à un contexte, une émotion et ces postures vont influencer la réponse de l'être social en relation avec le chien, l'environnement ne pouvant se modifier quoiqu'on lui dise.
Encore une fois, ces postures sont involontaires et obligatoires. Elles peuvent cependant être conditionnées dans le cadre d'un travail de socialisation ou de rééducation comportementale.
Le schéma ci-dessous que j'ai trouvé sur internet est plus parlant qu'une longue description.
Lors d'une balade canine qui regroupait dix chiens de taille, d'âge et morphologie différents, nous avons sélectionné des scènes de communication chiens avec chiens.
Je vous invite à la visionner sans modération et d'observer :
- le comportement d'un chien A dans le contexte de l'instant,
- la réponse d'un chien B à ce comportement,
- l'adaptation du comportement du chien A à
la réponse du chien B,
- et ainsi de suite...
Les maîtres étaient présents, se sont entendus de n'intervenir qu'en cas de danger (ce qui n'a pas été le cas) et les échanges étaient supervisés par un éducateur canin professionnel.
Tous les chiens vivaient des émotions différentes, d'intensité différentes, mais aucun ne présentait de comportement agressif avec morsure blessante ; c'est pour cette raison que nous avons laissé les chiens s'exprimer, pour qu'ils apprennent les conséquences de leur comportement et l'adapte dans l'avenir.
L'émotion des maîtres est perceptible pour le chien à travers ses postures corporelles involontaires et cela fait partie du contexte ressenti par le chien. Un maître tendu, nerveux, qui a peur augmentera l'émotion de stress du chien dans le contexte donné. Ici les maîtres étaient détendus.
Pour en savoir plus :
Livre : "Les signaux d'apaisement" de Turid Rugass aux Editions du Génie Canin
Mais vous développerez votre lecture du chien, de tous ses signaux surtout en les observant. Les filmer et regarder les séquences au calme à la maison est aussi très instructif.
Ils utilisent :
- Des messages olfactifs, chimiques à travers les urines, les selles, les sécrétions sexuelles et leurs différentes glandes. Nous ne sommes pas ou peu capables de les percevoir tandis qu'ils sont interprétés efficacement par les autres chiens.
- Des sons, vocalises et généralement les humains arrivent à catégoriser ces aboiements (excitation, peur, menace, douleur, appel,…).
- Des postures corporelles et c'est ce qui nous intéresse ici car c'est un mode de communication que nous n'interprétons pas toujours chez le chien alors qu'il est très riche. Les chiens sont bavards avec leur corps.
Tous ces messages sont émis en réponse à :
- un état physique et physiologique
- un état émotionnel dans un contexte donné
Les connaître et les reconnaître (on parle de "lire le chien") nous permet de savoir comment il vit le contexte dans lequel il évolue dans cet instant précis.
Le contexte est composé :
- de l'environnement physique
- de l'environnement sonore
- de l'environnement social, vivant
C'est la combinaison de ces éléments qui va générer un état qui peut être :
- positif, le chien ressent du bien-être, son émotion est positive,
- négatif, le chien ressent du mal-être, son émotion est du stress.
Le stress peut engendrer un comportement de fige, comportement intermédiaire qui sera suivi soit par un comportement de fuite, soit par un comportement d'agression
Ces émotions sont ressenties sur une vaste échelle entre le très agréable et le grand stress. La réponse comportementale sera adaptée à l'émotion et à son intensité, au tempérament du chien et à son apprentissage.
Reconnaître une émotion négative dans un contexte donné nous amènera à prendre toutes les dispositions pour que le chien ne fuie pas, n'agresse pas mais surtout à changer son émotion dans ce contexte afin qu'elle devienne agréable.
Le comportement est une réponse obligatoire et involontaire à l'émotion. Il ne peut pas ne pas avoir lieu.
On peut cependant, par l'apprentissage, rediriger ce comportement, c'est à dire apprendre au chien à produire un autre comportement dans le même contexte. La réponse qui sera donnée à ce comportement redirigé va influencer sa reproduction dans le même contexte à l'avenir.
Si la réponse est positive pour lui, il le reproduira plus fréquemment et à terme changera son émotion car ce contexte sera associé à une émotion positive alors qu'il l'était auparavant une émotion négative.
Si la réponse est négative pour lui, il anticipera son mal-être dans ce contexte et son émotion négative augmentera en intensité.
Exemple :
Médor dans une situation de stress fonce sur l'objet de celui-ci (comportement involontaire et obligatoire n° 1).
On apprend à Médor à prendre de la distance dans cette situation (comportement n° 2) et on le récompense pour cela.
Double réponse positive pour Médor avec le comportement n° 2 car en s'éloignant de l'objet de son stress, celui-ci baisse en intensité et en plus il a une récompense alimentaire.
Conséquence : dans la même situation, Médor aura plus de chance de reproduire le comportement n° 2.
Ce travail ne peut s'improviser, il doit être mené avec un professionnel du comportement et de l'éducation canine utilisant les méthodes amicales et positives. C'est pourquoi vous ne trouverez ici ni conseils, ni recettes.
LES EXPRESSIONS CORPORELLES
Le chien utilise tout son corps pour communiquer. C'est la combinaison de toutes les expressions en même temps qui nous informe de l'état émotionnel du chien et de son comportement probable qui s'ensuivra.
Les oreilles peuvent être dressées ou couchées, mobiles ou non, la peau (les babines) peut être lisse ou plissée, les dents peuvent être couvertes ou découvertes, la langue peut être en mouvement ou pas, la mâchoire peut claquer, bailler, le regard peut être fixe ou se détourner, les paupières peuvent cligner, le port de tête peut être raide ou mobile.
Le poil peut être lisse ou hérissé.
Le corps peut être souple ou raide, la démarche rapide ou lente. Le chien peut être debout, assis, couché, immobile ou en mouvement.
Le port de queue peut être haut, au niveau du dos, bas, sous le ventre. La queue peut être fixe ou mobile.
Tous les chiens ne sont pas égaux dans leurs outils de communication de par leur morphologie.
Certains ont la face longue, d'autres écrasée,
Certains ont des babines qui recouvrent juste les dents et peuvent ainsi les retrousser pour montrer leur dentition, d'autres de longues babines qui ne permettent pas de la découvrir,
Certains ont des oreilles droites d'autres tombantes,
Certains ont un poil ras; d'autres frisé, d'autres long,
Certain ont une queue longue, d'autres n'en ont pas.
Vous le comprenez, certains chiens sont avantagés par leur physique pour communiquer précisément, d'autres moins. En tout état de cause et pour tous les chiens, il est utile de les socialiser à des congénères de morphologie et de tempérament divers pour qu'ils affinent leur mode de communication par l'expérience. Plus ils sont experts en communication, plus ils sont dans un état émotionnel positif en leur présence et ils présenteront par conséquent moins de risque d'agression.
Cette socialisation est à faire aussi et prioritairement avec les humains. C'est un autre sujet mais non moins important.
La Norvégienne Turid RUGASS a mis en évidence "les signaux d'apaisement" qui regroupent les postures présentées par le chien en réponse à un contexte, une émotion et ces postures vont influencer la réponse de l'être social en relation avec le chien, l'environnement ne pouvant se modifier quoiqu'on lui dise.
Encore une fois, ces postures sont involontaires et obligatoires. Elles peuvent cependant être conditionnées dans le cadre d'un travail de socialisation ou de rééducation comportementale.
Le schéma ci-dessous que j'ai trouvé sur internet est plus parlant qu'une longue description.
Lors d'une balade canine qui regroupait dix chiens de taille, d'âge et morphologie différents, nous avons sélectionné des scènes de communication chiens avec chiens.
Je vous invite à la visionner sans modération et d'observer :
- le comportement d'un chien A dans le contexte de l'instant,
- la réponse d'un chien B à ce comportement,
- l'adaptation du comportement du chien A à
la réponse du chien B,
- et ainsi de suite...
Les maîtres étaient présents, se sont entendus de n'intervenir qu'en cas de danger (ce qui n'a pas été le cas) et les échanges étaient supervisés par un éducateur canin professionnel.
Tous les chiens vivaient des émotions différentes, d'intensité différentes, mais aucun ne présentait de comportement agressif avec morsure blessante ; c'est pour cette raison que nous avons laissé les chiens s'exprimer, pour qu'ils apprennent les conséquences de leur comportement et l'adapte dans l'avenir.
L'émotion des maîtres est perceptible pour le chien à travers ses postures corporelles involontaires et cela fait partie du contexte ressenti par le chien. Un maître tendu, nerveux, qui a peur augmentera l'émotion de stress du chien dans le contexte donné. Ici les maîtres étaient détendus.
Pour en savoir plus :
Livre : "Les signaux d'apaisement" de Turid Rugass aux Editions du Génie Canin
Mais vous développerez votre lecture du chien, de tous ses signaux surtout en les observant. Les filmer et regarder les séquences au calme à la maison est aussi très instructif.
Auteur
Renée GARCIA